EP RACING TEAM





Résumé de course 2003 LEDENON
La Coupe de France d'Endurance :

Et bien voilà, j’attendais cette première course depuis quelques temps déjà et le week-end se profile. Alors je prépare le Kangoo en le chargeant plus que d’accoutumée. La moto sur la remorque, un petit somme chez un ami concessionnaire et sur les coups de 2 heures du matin tout ce petit fourbi prend l’autoroute du soleil.

La route est calme la nuit, on a toujours l’impression de rouler vite même en respectant les strictes limitations de vitesse. Le circuit de LEDENON est facile à trouver et en arrivant le jeudi matin à 7 h00 il n’y a pas grand monde. J’ai le choix pour l’emplacement.

Tout est prêt pour accueillir les pilotes à l’Esprit Racing et surtout Vincent NOUYRIGAT qui doit nous animer un stage « Réglage suspensions » dont il a le secret.

En présence d’Alain GOMEZ et de toute son équipe Endurance, Vincent nous distille ses conseils avisés et nous explique fort habilement les subtilités des réglages suspensions si complexes à aborder habituellement. Mon seul conseil : suivez ce stage en statique et en dynamique, ça vaut le coup………..

Les premiers tours de roue sur le circuit se font non sans inquiétude le vendredi toute la journée (la légende du Ledenon avait fait son office….). Les premiers chronos sont catastrophiques, mais on m’avait largement prévenu « Tu verras les secondes se gagnent par poignets au début tellement tu seras à la ramasse……. » . En fin de journée, je tourne en 1’40’’ et je me dis que je ferai mieux demain pour les essais qualificatifs. Mon copilote a plus de difficultés d’une part pour s’adapter au 750 GSX-R et d’autres parts pour intégrer le côté aveugle de la force du Ledenon.

Après une super soirée avec l’équipe du team A-Z, les rencontres fort appréciées avec Magali LANGLOIS, Carole LEGUELLEC et Xavier BALNER, et les retrouvailles habituelles avec les pilotes du plateau, les essais du samedi arrivent inéluctablement mais le moral est au beau fixe (comme le temps par ailleurs !)

La moto est prête et améliorée des conseils de Vincent. Pour la première partie des essais, je tourne en 1’38’’355, c’est mieux. La seconde séance se déroule encore mieux, je pars avec le couteau entre les dents et obtiens un 1’37’’748. Je suis content, mais la moto n’est pas assez vive, et m’écarte de la corde. Là encore les conseils de Vincent feront merveille et je pourrais régler « au poil » la moto en statique pour la course le lendemain.

Le cumul des temps ne nous est pas bénéfique, nous partons en finale B et à la 45ème place sur 48….. Ca va être compliqué ! ! ! ! ! ! !

Le box nous est attribué le soir et nous bossons pour nous installer et pour préparer la moto jusqu’à minuit. La nuit est courte. Tout le monde est debout à 6h30 pour être en prégrille à 7h50.

Le premier départ en épi……en montant du « mauvais » côté de la moto (Ledenon tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre). C’est pas des plus cool. Mais je remonte une dizaine de pilote, je fais un effort pour redonner le guidon dans les meilleures conditions à mon copilote avec l’espoir qu’il va enfin décoller du faux rythme qu’il tient depuis deux jours.

Mais le sort en décide autrement, les arcanes de l’informatique et de la technologie moderne nous privent de chronométrage. Les « transpondeurs » sont déchargés ? ? ? et la première partie de la course annulée. Les efforts de tous les pilotes sont réduits à peau de chagrin. Dommage !

La Direction de course répond dans l’urgence, mais sans précipitation, à une situation délicate et nous propose une course d’une heure avec changement de pilote obligatoire. Nous acceptons avec un brin de déception.

Mon copilote prend la départ avec un changement à 30’. La course se réalise sans encombre, la moto fonctionne parfaitement. Durant mon relais, je réalise mon meilleur temps en 1’36’’698 et nous nous classons 36/42 arrivants.

Malgré un petit résultat, j’ai particulièrement apprécié le tracé du circuit et la chaleureuse ambiance du plateau de la Coupe de France Endurance.

Je remercie Laurent DUBUS INFINI TEAM MOTO pour le prêt de matériels et ses conseils opportuns, Jean-Pierre MICHOUX STAND 52 pour sa réactivité d’approvisionnement en pneumatique, et mon père pour sa disponibilité à m’accompagner sur les différentes épreuves de cette année 2003.

EP RACING TEAM sera présent pour l’ensemble des courses de la Coupe de France d’Endurance.

A bientôt.

Résumé de course 2003 ALBI
Et bien nous y voilà pour cette seconde course de la Coupe de France d’Endurance qui se déroule à ALBI.

Les premiers échos sur le circuit n’ayant pas été des plus favorables, je pars jeudi matin très tôt (2 heures du matin ! !) en me concentrant surtout sur la qualité du trajet (c’est vraiment loin de Troyes Albi) par la réalisation du parcours le plus court. Après une nuit de roulage entrecoupée de temps de court sommeil (pas confort le kangoo) je suis sur place, fait le tour des forces en présence, encore bien peu nombreuses, et procède à l’installation de tout le fourbi. Finalement une bonne partie des pratiquants du forum se retrouvera ensemble et ce regroupement contribuera à l’excellente qualité du séjour.

Dès le vendredi les séances d’essais libres débutent. Je découvre le circuit le matin à la fraîche, avec la bonne démultiplication grâce au précieux conseil de Magali LANGLOIS, je débute en 1’36’’ et termine ma seconde et dernière série en 1’30’’. Je suis moyennement satisfait, il va falloir trouver le moyen d’aller plus vite pour ne pas partir en fond de grille de la consolante ! ! !

Mon copilote Simon arrive en début d’après midi et le voilà partie pour deux séries d’entraînement libre. Les chronos sont moins bons, mais il y a moins d’écart entre nous que ce que nous avons pu connaître à LEDENON.

Le circuit est assez facile techniquement, mais terriblement bosselé avec de longues lignes droites qui demandent un bon moteur pour faire la différence et de bons freins pour assurer les dépassements à la chicane du Séquestre et au virage du Parc.

Je ferai régulièrement les frais des exigences du circuit……9 « tout droit » en essayant de freiner au panneau 100m de la chicane du Séquestre……Il y a des fois ou j’insiste vraiment trop….120m c’est parfait !

La moto est prête et fonctionne bien. Nous sommes prêts pour les essais qualifs…qui vont se dérouler sous une chaleur qui s’annonce caniculaire et qui le sera tout le week-end. Je décide de peu rouler pour ne pas trop fatiguer la mécanique et le bonhomme. 7 tours par séries se sera tout. Je pars immédiatement dans un rythme le plus élevé possible et parviens à obtenir un 1’27’’084…Je suis content. Simon a un peu plus de difficulté et progresse régulièrement mais lentement jusqu’à un chrono de 1’35’’321. Le cumul des temps nous place en finale B et à la 34ème place sur 43 partants. Il va falloir se cracher dans les mains !

Après une super soirée avec les amis du forum Esprit-Racing Alain, Xavier, Magali, Philippe JAQUET, entre autres…., l’installation du box et la préparation de la moto avec des plaquettes neuves, une vidange du circuit de refroidissement en prévision des grosses chaleurs et la monte de gommes dures PIRELLI SC2 et SC3 (merci à PIRELLI pour la tenue, en longévité et en grip, de ses pneus durant cette endurance) nous essayons de dormir malgré une température nocturne digne d’un sauna en parfait état de fonctionnement !

Nous voilà en pré-grille, 2 tours de chauffe, je me remémore les conseils de Laurent DUBUS pour un départ des plus canon. Le directeur de course traverse la piste avec son drapeau tricolore et l’ensemble des participants se rue sur leur moto. Je pars comme une balle, remonte une dizaine de place et fait immédiatement l’effort pour doubler le plus de concurrents. Dès la deuxième tour, je pointe à la 17ème place. Après 30’ de course et d’efforts nous sommes 13ème et 3ème en proto…. Il faut tenir notre place. Les relais se suivent et nous rétrogradons progressivement à la 24ème place. Nous ne la quitterons plus et la fin de la course nous confirme cette position. 5ème en classement proto avec 4 tours d’écart sur le 4ème…..il y a encore du boulot à faire.

Super week-end, super ambiance, merci à Michel FONTANA qui nous organise d’une main de maître ces moments de course et de convivialité. Merci à Marie pour la qualité de ses chronos et à mon père pour sa disponibilité.

Je vous donne rendez-vous à Dijon……Où avec Jean-Pierre (nouveau copilote) nous briguerons une petite place en finale A.

A Bientôt.

Eric PICQUOT

Résumé de course 2003 DIJON
Week-end a Dijon ou le récit de notre « vraie » première endurance !

En effet, ce week-end a été épique en aventure et nous a donné l’impression d’être immergé dans la véritable aventure d’une endurance de 24 heures !

Comme prévu, EP RACING TEAM et STAND 52 associent leurs efforts pour participer aux deux dernières courses de la saison CFE Endurance. Ainsi, l’équipe d’étoffe sérieusement et nous passons d’une structure minimaliste à une organisation sérieuse (nous sommes un douzaine avec chacun son rôle) qui ne ménage pas ses efforts pour faire de son mieux et apporter sa pierre pour construire la meilleure efficacité. Qu’ils en soient dés maintenant tous sincèrement remerciés.

Jeudi 7 Août :

Je rejoint le premier le circuit, choisi un emplacement tout près des box devant le stand PIRELLI et à proximité des douches ! Nous n’avons jamais été aussi bien placés sur ce circuit qui est de toute beauté, agréable à vivre, bien équipé et super génial à rouler. Alain GOMEZ nous rejoint dans la soirée mais le manque de place se fait déjà sentir (la CFE fait des émules….. un grand Bravo à Michel FONTANA pour la qualité de son travail ainsi qu’à toute son équipe) et il s’installe un peu plus loin (je pense qu’il était toutefois super bien placé…….à côté de Magali LANGLOIS……le charme à côté de soi !!! (Bonjours Gaby…….)

Premier échange avec les habitués de la CFE, du Protwin et des concurrents des courses de PROMOTION, installation immédiate dans le box n°14 loué pour les deux jours d’avant la course (eh oui……une organisation structurée……ça loue un box !) Une nuit de sommeil mal fichue pour raison de température apocalyptique et réveil beaucoup trop tôt pour les même raisons le lendemain matin !

Vendredi 8 Août :

Les séances d’essais libres, 6 dans la journée, avec Jean-Pierre MICHOUX, nous alternerons les roulages pour peaufiner les réglages et perfectionner notre pilotage sur ce circuit « gros cœur », vallonné et plutôt « sale » hors trajectoire. Le ton du Week-end sera donné dès la première séance, il sera « chaud en émotion ». En effet, dès le 5ème tour de la série, je me sens bien et repense aux différents messages sur le forum Esprit-racing : « freine au 150 m, juste derrière la passerelle »…. Je vais le faire…. je prépare l’action….. attend patiemment gaz grands ouverts le fameux panneau 150 et plonge sur les freins…. pas trop pour ne pas perdre l’efficacité du freinage tardif, engage le double droite de Villeroy et p……n j’arrive vraiment vite…. je garde confiance, maintient le filet de gaz, prend l’angle qu’il faut et là ….. l’arrière part en glisse, suivi de l’avant, le genou qui retient tout ce petit monde…. je vote intérieurement à 1000/1 que la chute arrive…. je garde tout ce petit monde en glisse sur le restant du virage, dérive jusqu’au vibreur en face… remet une lichette d’angle… glisse de plus belle des deux roues… la sortie du virage s’annonce, je redresse, c’est passé. Je suis super fier de moi, j’ai fait tout le virage en glisse. J’ai appris une nouvelle chose sur ce que je peux faire…. mais je ne vais pas le refaire immédiatement…. je vais attendre un peu …. C’est plus sage pour le restant du week-end. Les autres séances se déroulent sans encombre. Résultats de la journée je suis en 32 et Jean-Pierre en 34, nous attendrons demain pour officialiser tout cela et chercher à faire mieux car la qualification en finale A devrait se jouer autour des 30/31. Ils sont diablement rapides nos concurrents…

Toutefois, petits changements qui pimentent la vie….le 750 Gex fait un drôle de bruit qui ressemble au cliquetis d’une chaîne de distribution qui veut se faire la malle. Nous ne prendrons pas le risque de faire une bouillie de soupapes en course, nous décidons de prendre le « mulet » à savoir le 600 Gex de Jean-Pierre. Il est stock et pas tout à fait prêt pour faire une endurance…. Alors les mécaniciens ont du boulot pour préparer la machine et moi pour changer de catégorie, trouver les numéros de course en l’absence de SPAD (Merci à Indiana pour sa précieuse collaboration) et prévenir Alain GOMEZ de notre soudaine, mais géniale, concurrence.

Samedi 9 Août :

La chaleur s’annonce caniculaire, il va donc falloir faire les meilleurs chronos le matin. On chausse donc des balles neuves (c’est le luxe… deux trains de pneus pour le WE : un pour les essais et l’autre pour la course) et avec les conseils du Staff course de PIRELLI nous choisissons une monte SC2 AV et AR. Et c’est parti, en fin de matinée bonne nouvelle je roule légèrement plus vite avec le 600 et je suis nettement moins fatigué (Pff…. va falloir que je me mette plus sérieusement à travailler la condition physique j’ai plus 20 ans et je le sens !). Il est toutefois difficile de trouver un tour clair et malgré l’obligation de dépasser les moins rapides (il y a toujours plus lent que soit…. Je ne suis déjà pas très vif !) Je suis crédité d’un 1’32’’20 qui officialise mes chronos libres. Jean-Pierre est lui aussi dans l’impossibilité de trouver une trouée et la voilà détenteur d’un 1’34’’. Je doute que l’on puisse faire lieux l’après midi. Ce sera le cas pour moi mais Jean-Pierre a la volonté de dépasser la chaleur étouffante et se rapproche avec un 1’33’20. Voilà des temps bien homogènes mais certainement un peu juste pour faire la finale A. Le soir le verdict tombe… finale B mais consolation nous sommes en 6ème position et premier en catégorie 600. Pour une fois Alain GOMEZ et Dominique VANNIER sont en finale B avec nous, ils ont eu de gros soucis (deux lourdes chutes et une moto passablement amochée) et les essais qualificatifs pour eux ont été catastrophiques. Mais leur motivation est intacte, ils veulent terminer devant (nous en l’occurrence !)

On peut jouer la carte d’un podium en 600. L’équipe est pleinement motivée.

Une partie de la soirée sera dédiée, très sérieusement, aux réglages et la mise au point de la phase de ravitaillement. Chacun apporte ses idées et propositions, nous avons le sentiment de former une équipe centrée sur sa réussite….c’est beau de rassembler des personnes qui se connaissent peu, voire pas, et qui pourtant partagent les mêmes objectifs… Magie du sport et de la compétition…

Le soir se déroule à merveille. Une vraie soirée entre amis avec la participation de joyeux lurons qui ne seront autres que nos voisins de box le lendemain pour la finale B et ceci à leur demande tellement la soirée fut cordiale et amicale. J’en profite pour saluer et féliciter à nouveau le team AVENIR MOTO composé des pilotes Yannick PACAUD et Denis FUCHS et de leur équipe de joyeux drilles. Le rendez-vous est pris pour LE VIGEANT… On remet ça !
Le Peewee du team (je vous l’ai dit… une organisation !) nous permet de passer rapidement d’un lieu à un autre et de partager la délicieuse ambiance des Protwins, Promotions, et CFE. La nuit passe trop vite, il est l’heure de récupérer pour la course de demain.

Dimanche 10 Août :

Dès le levé, je ressens le stress comme jamais. Le petit déjeuner est l’ennemi à évacuer ! Nous sommes prêts mais pas moi ! C’est Jean-Pierre qui va prendre le départ et il assure comme un chef. Nous sommes 5 au 6ème tours, les chronos sont réguliers et le rythme conforme à ce que nous pouvons suivre. Cela devrait bien se passer…sauf si la malchance survient et la voilà qui pointe le bout de son nez. En bout de ligne droite, l’embrayage est complètement détendu, impossible de rétrograder les trois rapports nécessaires… c’est le tout droit inévitable. Simultanément un autre pilote chute, il reste à terre, Jean-Pierre se précipite pour prendre des nouvelles qui s’avèrent bonnes, il reprend la moto, règle la garde de l’embrayage malicieux et reprend la piste…en dernière position. A la fin de son premier relais nous sommes 34ème, Jean-Pierre rentre au box et nous constatons (merci madame la poisse !) que la molette de réglage de la précontrainte de l’Ohlins pend lamentablement : la patte de fixation est cassée et de surcroît, la bulle est constellée de l’intérieur par de l’huile dont on ignore la provenance. Quelques précieuses minutes de perdu pour remettre en ordre la molette et chercher sans trouver d’où provient l’huile. Nous le saurons après la course : les joints « spi » de fourche n’auront pas tenus !

Je prends le relais (le stress est bien installé et le petit déjeuner est directement passé à la fosse d’épuration sans avoir été traité par mon estomac ! Mais la magie de la course fonctionne bien et dès les premiers tours de roue tout rentre dans l’ordre… place à la concentration !) avec la ferme intention de remonter, ce que je fais au prix de quelques dépassements ambitieux. Pour l’anecdote, dans la descente qui conditionne la parabolique je décide de faire l’extérieur à la moto #19 pour prendre sa trajectoire elle se décale logiquement sur la gauche, je reste gaz en grand et passe en touchant son demi guidon gauche avec mon levier de frein droit, j’allume le pneu avant…mais ça passe (mes excuses au pilote qui se reconnaîtra peut être). A force d’efforts nous pointons après 1h32 de course à la 29ème position mais encore 10ème au classement des 600. Jean-Pierre reprend son bâton de pèlerin et nos efforts finissent par prendre forme.

Arrive le dernier relais, je suis en pleine forme et bien décidée à en découdre. Sur les premiers tours je me met dans un rythme élevé (pour moi… j’entend bien !) et cherche à avoir le pilotage le plus fluide possible pour gérer mon effort et finir en beauté. C’est ce que je vais faire au virage de la combe, je sors gros gaz de parabolique, entre dans le double gauche de la Bretelle en freinant le moins possible, tourne une grosse louche dans le bout de droite avant la combe, ne touche à rien et entre pleine balle… je perds l’avant immédiatement et je glisse en arrière sur un bon bout de chemin. La commissaire de piste vient à ma rencontre, nous constatons que tout va bien, que la moto finalement s’en sort bien. Alors, elle ne peut se retenir de me dire « Vous êtes vraiment des passionnés ! Quand je vous vois prendre les virages et que je vois les chutes que vous faites… vous êtes vraiment des passionnés ». Merci à vous Madame de nous avoir si bien compris.

Le camion me pose en début de box, il reste 12 minutes de course… nous ne passerons pas la ligne d’arrivée. Grosse déception !

Lot de consolation : Pour la deuxième fois, notre équipe est récompensée pour son investissement sécuritaire avec la seconde place du Podium FMA. Encore merci à tous pour votre énorme envie de bien faire !

EP RACING TEAM et STAND 52 remercient leurs partenaires, AM MOTO RACING Troyes, TONNELLERIE MERCUREY, AEROGRAPHE (merci Lionel pour la préparation in extremis du réservoir), et PIRELLI pour leurs conseils techniques.

Merci à Vincent NOUYRYGA (Cèze Soupapes) pour ses conseils téléphoniques et son amicale attention.

Sans oublier les commissaires de piste et l'organisateur Michel FONTANA.

Une attention toute particulière pour Jean-Charles, Sébastien, Hervé, Denis, Christophe, Jacky, Sophie, Alain, Christelle, Estelle et tous les parents et conjoints présents lors de cette course leur participation et leur soutien qui sont les éléments fédérateurs de notre énergie.

Rendez-vous au VIGEANT les 27 et 28 septembre 2003.


Eric PICQUOT

Résumé de course 2003 LE VIGEANT
Une fin d’une saison difficile…mais au combien enrichissante !

Les amis m’avaient prévenu. Le VIGEANT est un circuit difficile aussi bien pour les hommes que pour les machines. Le ton était donné et la musique que nous allions jouer durant ces quatre jours, allait être le fidèle reflet de ces prédications.

Pourtant c’est avec conviction et énergie que l’équipe s’était constituée. Christophe Scaglia et sa future copilote Christine, Ludo, Damien et Carole Leguellec ma copilote volontaire in extremis pour m’accompagner dans cette dernière aventure après que Jean-Pierre Michoux (copilote à Dijon Prenois) ne déclare forfait sur blessures (une chute spectaculaire lors d’une endurance en Solex ! ! Ca ne s’invente pas ! !), et enfin mon père fidèle depuis la première course de la saison, tout se petit monde rassemblé pour fournir le meilleur de soi même et nous permettre de faire, nous aussi, de notre mieux.

Je pars, comme d’accoutumé, tôt dans la nuit de mercredi soir, fait le voyage de nuit et arrive vers les trois heures du matin pour m’installer tout prêt de magique Yannick PACAUD qui m’avait garder une place au chaud. Malgré ma discrétion (arrivée phares allumés, rotation autour de sa tente pour trouver la meilleure orientation, coup de Klaxon par inadvertance, etc.) Yann se réveille et nous taillons la bavette avant que je me décide à tenter de dormir « à la dure » dans le Kangoo…..Mauvaise idée, le sommeil sera de bien piètre qualité mais heureusement la nuit sera courte.

Jeudi 26 septembre :

L’installation de notre campement se déroulera au gré des séances d’essais libre et de l’arrivée des membres de l’équipe. Carole LEGUELLEC et Damien arrivent pour les premières séances. Nous disposons de deux motos : Celle de course un 600 gex 2002 (le même que celui de Dijon mais réparée bien sur !) et la R6 à carburateurs de Carole. Nous découvrirons les circuits sur nos machines respectives. Et le résultat est immédiat : P…n il est technique ce circuit ! Les chronos sont minables mais on se dit que c’est normal. Par contre en fin de journée et après avoir échangé nos montures, il faut se rendre à l’évidence d’une part que le R6 est nettement plus facile que le GEX, que son moteur est plus expressif, que la Suzuki n’a pas la bonne démultiplication, que les suspensions montrent leurs limites, et quelques autres broutilles qui finiront pas nous les brouter !

Le soir, les mécanos sont à la fête. Les jeux de démultiplication que nous avons sont un panachage de 5.20 et de 5.25 et bien évidemment il nous manque le maillon rapide qui va bien ! Et un tour de paddock pour trouver. Je reviens glorieux avec deux attaches…mais non l’une est trop large et l’autre est trop courte. Enfin, nous finissons par trouver une âme charitable qui nous dépanne d’une attache rapide (j’ai tellement sollicité de monde que je ne me souviens plus qui est notre sauveur ! Mais il se reconnaîtra et je profite de ces lignes pour le remercier chaleureusement). Une fois la démultiplication modifiée…et bien le bac à huile vient toucher la roue arrière…et hop découpage et résine et bien évidemment comme nous étions en fin de réglage de détente sur notre fourche qui n’en finissait pas de nous remonter dans les dents à chaque entrée de courbe (et il y en a des courbes au Vigeant !) Ludo dans sa grande lucidité propose de reconditionner la fourche (vidange, nettoyage, changement de la viscosité de l’huile, adaptation des hauteurs d’huile) et hop ! un nouveau tour de paddock pour trouver de l’huile de fourche (là je me souviens, un grand merci à l’équipage 222 pour le don de l’huile qui va bien). Les pilotes, grand qualificatif pour un week-end où les performances nous ont bien manqué, ont le droit d’aller se coucher pendant que les mécanos triment durs.

Vendredi 26 septembre :

Une bonne nuit pour moi, un petit déjeuner sympathiquement préparé par Christine qui assurera avec Carole une intendance des plus efficace et revigorante, est nous voilà partie pour un second jour d’essai libre. Nous améliorons au fur et à mesure le comportement de la moto mais les chronos, eux, ne baissent pas le moral en prend un coup ! C’est vraiment difficile, je suis particulièrement mécontent de moi car je ne parviens pas à dépasser mon sentiment d’insécurité sur la moto (certainement un mixte entre les souvenirs de ma chute à Dijon et une moto qui ne parvient à nous donner confiance). Avec Carole nous avons la même analyse : la moto est floue en entrée de courbe et le R6 nous permet de rouler entre 4 et 6’’ plus vite. Hésitation, fait-on la course avec la moto à Carole ? Concertation entre toute l’équipe, il est décidé de rouler avec le Gex. Je propose une dernière modification de démultiplication pour les séances d’essais qualification du lendemain. L’idée plaît peu, nous ne la retiendrons pas !

Nos dernières phrases de la soirée sont dites pour redorer notre confiance qui s’effrite pour l’instant chaque jour un peu plus.

Samedi 27 septembre :

C’est aujourd’hui qu’il faut se sortir les doigts du c..l ! Je commence pour les séances qualificatives. Enfin pas tout de suite car le brouillard est de mise. 40 minutes plus tard, c’est parti pour quelques tours de galère ! J’ai un nouveau casque (celui de Dijon ayant souffert !) et j’ai oublié de mettre les Rilsans pour maintenir entrouverte la visière qui de surcroît n’est pas antibuée. Je tente de rouler en tenant cette fichue visière, je roule en retenant ma respiration dans les courbes, mais rien n’y fait ! Merdasse, je m’arrête demande à ce que l’on me mette les fichus Rilsans. Les mécanos courent vers le box le plus proche obtienne ce qu’ils demandent, les places sur mon casque et me revoilà parti pour ……deux tours et le drapeau à damiers de fin de la première série d’abat. Je suis vert de rage car les chronos sont pitoyables……je ne vais donc pas y arriver ! Carole s’élance et à son retour ses chronos sont identiques aux miens……elle ne se fait pas au Gex.

La deuxième série doit être meilleure. Je me dis que même si je ne fais que quelques tours, je dois descendre en dessous des 2’ (facile avec le R6 mais pas encore obtenu avec le Gex). C’est parti, je chauffe les pneus sur deux tours,  et me lance de toutes mes forces, je m’invective dans le casque, chaque courbe est l’objet d’une attaque sur moi-même, je ne me laisse pas en paix et sur deux tours je donne mon maximum. 1’58’’ et des broutilles……tout ça pour si peu ! Mais la barre des deux minutes est enfin dépassé. Carole fera mieux que moi ! Dit trivialement mais avec beaucoup de respect : elle est bien cette fille ! Sa volonté est manifeste et malgré sa réticence à apprécier la moto, Carole fait mieux pour nous montrer que c’est possible et que la moto peut le faire ! 1’57’’ sera notre meilleur chrono.

Dimanche 28 septembre :


La finale B nous tend les bras et à la 23ème place. Carole ayant fait le meilleur chrono, elle prendra le départ. La suite,  vous la connaissez si vous avez lu les nouvelles du www.forum.esprit-racing.com : après un bon départ et une remontée régulière, nous tenons la 16ème place après 20 minutes de course. Puis la Suzuki n°110 ne passe plus devant nos chronos, la voiture de sécurité est lancée sur la piste, l’ambulance et ensuite l’hélicoptère. Les traits des membres de l’équipe sont tirés, nous savons que Carole souffre et nous ne pouvons rien pour elle. Une chute dans le double droite après la ligne droite des stands, l’avant qui part, le pilote qui suit Carole qui est surpris et qui chute et sa moto vient percuter et fracturer l’avant bras de notre copilote. Abandon !

L’équipe replis tranquillement nos affaires, et les images de douleur et de tristesse sur le visage de Carole flottent dans nos esprits. On est dimanche et la saison est finie. Je resterai dimanche pour faire le ravitailleur de l’équipage n°222. Et prendrai le temps d’attendre lundi pour aller voir Carole au CHU de Poitiers. Cette visite me réchauffera le cœur, car je retrouve un pilote souriant, et serein dans l’analyse de sa chute. Les projets pour l’année prochaine s’esquissent déjà, timides mais présents.

Rendez-vous en 2004 pour une autre saison de CFE !


Eric PICQUOT